Face à un flux d’habituels constats moroses, lourds et inquiétants, les nouvelles qui nous parviennent des établissements scolaires sont loin d’être rassurantes. A Sfax, 9 enquêtes judiciaires ont été ouvertes contre un enseignant soupçonné d’agressions sexuelles contre un groupe d’élèves dans les classes primaires. Au Kef, le procureur de la République a ordonné l’arrestation du surveillant général d’un lycée à Dahmeni, ainsi que d’un parent élève, pour leur implication dans une opération de triche au bac. A La Manouba, les 365 enseignants chargés de la correction des copies du Bac ont observé un sit-in pour protester contre les conditions de travail ainsi que l’état insalubre des lieux.
Autant dire que les interrogations sur l’avenir de l’enseignement, notamment face aux aléas qui n’en finissent pas, restent encore sans réponses. Dans ses différentes interpellations, le système éducatif, dans sa globalité, n’est pas toujours bien perçu. Aussi bien pour ses performances, que pour la crédibilité des différents intervenants. Il ne répond justement que très peu aux exigences requises. On se désole plus qu’on se réjouit de tout cela. Les réformes, voire la régénération et le dépoussiérage du secteur, ne sont pas toujours un repère idéal dans les politiques adoptées. Il est évident que l’avenir de nos enfants n’est pas encore tracé, ni écrit d’avance !
Sans vouloir troubler, et encore moins jouer les rabat-joie, il faut apporter quelques bémols à tout ce qui est entrepris en permanence et sans répit. Menaces d’année blanche, rétention des notes, arrêt, le plus souvent injustifié, des cours. Plus grave encore : triche, harcèlement et agressions sexuels. Tout cela sur fond de positions pas si efficaces que l’on espère de la part des responsables. Ce qui peut paraître, d’une manière ou d’une autre, comme réducteur. L’absence d’initiative à la même racine que l’absence de solution. Et le système éducatif de tomber encore souvent dans ses travers.
D’ailleurs, l’un des paradoxes de l’enseignement en Tunisie est que plus on parle de crises, moins on envisage des solutions, tant les différentes parties prenantes excellent dans le rôle d’éminence grise.
Face aux syndicats qui optent sans cesse pour l’escalade, et face aux responsables qui ne réagissent presque jamais à temps, les élèves, mais aussi leurs parents, se sentent frustrés. Ils pourraient réclamer des comptes. Et ils ne peuvent qu’avoir raison…